Ça vous suffit?

The Environmental Justice Foundation (EJF), Oceana, The Nature Conservancy and WWF are working together to promote EU leadership in improving global fisheries transparency and governance to end illegal, unreported and unregulated (IUU) fishing.


Lorsque vous achetez une boîte de thon en conserve, savez-vous vraiment ce que vous consommez? Vous vous demandez s’il s’agit d’un produit durable mais vous ne trouvez aucune information utile sur l’étiquette ?

Alexandra Cousteau se demande la même chose.

Si le poisson frais doit être tracé de la mer à l’assiette, ce n’est pas le cas pour le poisson transformé. En effet, alors que les informations sur les produits tels que les filets de cabillaud sont obligatoires, nous n’avons pas accès à celles qui concernent les produits transformés tels que les conserves de thon ou les bâtonnets de poisson. Cela est dû au fait qu’il existe une faille dans la législation européenne. Aujourd’hui, la France propose également de modifier les règles relatives au comptage des poissons capturés, ce qui rend encore plus difficiles le contrôle et la traçabilité des produits de la mer. Cela signifie que, malgré vos meilleures intentions de consommer du poisson durable, vous pourriez en réalité acheter des produits issus de la pêche illégale. Pour vous donner une idée des quantités concernées, 97% du thon et 82% des sardines achetés en France en 2018 étaient des produits en conserve.

Cette année, l’Union Européenne décidera si elle souhaite améliorer son système de production des produits de la mer en appliquant les mêmes règles de traçabilité au poisson frais et au poisson transformé et en exigeant que toutes les captures soient correctement comptabilisées.

Exercez votre droit à une alimentation durable en demandant à la ministre française de la Mer, Annick Girardin, de soutenir la traçabilité du poisson frais et du poisson transformé, de la mer à l’assiette, et d’exiger le comptage de toutes les captures.

Ou

Traçabilité des produits de la mer et comptage des captures de poissons dans l’UE

Qu’est-ce que la traçabilité et pourquoi les pêcheurs doivent-ils déclarer ce qu’ils capturent ?

La traçabilité permet de suivre un produit à chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement, de son origine au point de vente, et garantit l’intégrité des informations. Pour assurer l’exactitude de ces données et aider les scientifiques à évaluer le nombre de poissons pêchés, il est essentiel que les pêcheurs déclarent avec précision ce qu’ils capturent.

Pourquoi la traçabilité et le comptage des captures de poissons sont-ils importants ?

Lorsque les produits de la mer sont correctement tracés, nous savons d’où ils viennent, qui les a pêchés et comment ils ont été pêchés. Ces informations nous permettent de faire des choix responsables de consommation et d’empêcher l’entrée sur le marché de l’Union européenne de produits de la mer d’origine illégale. La traçabilité contribue également à soutenir les pêcheries durables et à réduire la pression de pêche sur les stocks de poissons.

Pour assurer la gestion correcte de nos ressources marines, il est essentiel que les scientifiques disposent de données précises qui leur permettent d’évaluer l’état des stocks européens et mondiaux de poissons. Ces évaluations scientifiques ont été cruciales pour soutenir les efforts de reconstitution des stocks de poissons de l’UE, notamment dans l’Atlantique. Pour renseigner ces évaluations, il est indispensable que les pêcheurs déclarent leurs captures. En l’absence de règles strictes en matière de déclaration des captures, nous risquons de voir du poisson illégal se retrouver dans les assiettes des consommateurs et que d’énormes quantités de poisson ne soient pas déclarées. Cela minerait les efforts positifs déployés au cours de la dernière décennie par l’UE et ses pêcheries pour gérer la pêche de manière durable et aurait de graves conséquences pour les espèces surpêchées.

Comment peut-on tracer les produits de la mer ?

Les chaînes d’approvisionnement en produits de la mer peuvent être longues, complexes et parfois confuses. Aujourd’hui, des technologies facilement accessibles, comme les codes-barres et les systèmes numériques, sont d’excellents outils pour assurer la traçabilité.

Alors, quel est le problème ?

La Commission européenne propose que toutes les captures de poissons soient comptabilisées et que les mêmes règles de traçabilité s’appliquent aux produits de la mer frais et transformés, mais plusieurs États membres de l’UE et un certain nombre de membres du Parlement européen s’y opposent. Ils affirment que des règles de traçabilité des produits de la mer transformés existent déjà dans le cadre du règlement sur la sécurité alimentaire. Toutefois, cette législation n’oblige pas les fournisseurs à communiquer aux consommateurs les informations dont ils ont besoin pour faire des choix éclairés, comme l’espèce concernée, le lieu de capture ou la modalité de pêche.

En juin, les ministres de la pêche de l’UE, dont la ministre française Annick Girardin, ont approuvé une proposition qui légaliserait la déclaration erronée des captures de poissons de l’UE. Leur proposition consiste à augmenter la marge d’erreur autorisée lorsque les navires de pêche de l’UE estiment et déclarent leurs captures. Si cette proposition est adoptée, les captures de certaines espèces de poissons pourraient être largement sous-déclarées et de grandes quantités de captures de l’UE pourraient ne pas être prises en compte dans les registres des flottilles européennes, ce qui rendrait inefficaces les efforts de contrôle de la pêche.

La légalisation de la déclaration erronée des captures de l’UE aurait de graves conséquences pour des populations essentielles de poissons qui sont déjà surexploitées, comme le maquereau, près de chez nous dans l’Atlantique, mais aussi pour les espèces vulnérables de thon dans l’océan Indien, où la France pêche. Globalement, ces mesures mettraient en péril la sécurité alimentaire des pays en développement et des territoires d’outre-mer.

La France est l’un des pays qui encouragent fortement la légalisation des déclarations erronées et l’allègement des règles existantes. La Commission européenne lui a d’ailleurs récemment reproché de ne pas contrôler sa flotte de pêche internationale et de ne pas déclarer correctement ses captures. Au lieu de s’attaquer au problème en veillant à ce que les navires de pêche respectent les règles, le gouvernement français propose de légaliser la déclaration frauduleuse des captures.

Si le Conseil et le Parlement européen continuent à faire pression pour alléger les règles de déclaration des captures et pour exclure les produits de la mer transformés du système de traçabilité, l’UE laissera la porte ouverte au commerce de produits provenant de sources douteuses.

Pourquoi est-ce important ?

L’UE, en tant que premier importateur mondial de produits de la mer et l’une des plus grandes flottes de pêche au niveau international, a le devoir de garantir la durabilité de ses approvisionnements en produits de la mer. Plus de 60% des produits de la mer que nous consommons sont importés. Il s’agit en grande partie de thon et de crevettes, des espèces vulnérables à la surpêche.

Demandez à la ministre française de la Mer, Annick Girardin, de soutenir votre droit de choisir du poisson durable en exigeant la traçabilité de tous les produits de la mer, de la mer à l’assiette, et de s’opposer à la légalisation de la sous-déclaration des captures.


The Environmental Justice Foundation (EJF), Oceana, The Nature Conservancy and WWF are working together to promote EU leadership in improving global fisheries transparency and governance to end illegal, unreported and unregulated (IUU) fishing.